Littérature, arts et culture à l’Université Paris 13

Le parcours de Lettres modernes « Arts et culture » est une formation diplômante proposée aux étudiants de littérature à l‘Université de Paris 13 (UFR LLSHS) en troisième année de licence (L3). Il est ouvert à tous les étudiants qui, à partir d’une formation littéraire, souhaitent diversifier leurs apprentissages et leurs compétences en explorant des approches théoriques et pratiques des arts et des métiers de la culture. Théâtre, poésie, arts graphiques, musique viennent ainsi à la rencontre de la littérature, tout en initiant les étudiants aux espaces culturels que sont les musées, les galeries d’art, les institutions culturelles.

L’obtention de la licence de lettres modernes option « Arts et culture » permet notamment de postuler pour le master recherche de littérature et pour le master professionnalisant MTI (communication et médiation culturelles) de l’Université Paris 13.

Pourquoi Paris 13?

L’Université Paris 13, qui a fêté ses 40 ans en 2010, est une université dynamique, comptant plus de 20 000 étudiants, et qui offre une vraie pluridisciplinarité. Située sur un grand campus verdoyant au nord de Paris, entre la Seine-Saint-Denis et le Val d’Oise, elle fait partie de la communauté d’universités et d’établissements et initiative d’excellence (COMUE-IDEX) Paris Sorbonne Cité.

De plus, l’Université dispose d’un Service culturel qui propose des ateliers de pratique artistique (danse, histoire de l’art, théâtre, langage des signes, cinéma, taï-chi…) et un Pass-culture offrant des places gratuites dans des théâtres parisiens (Théâtre de Chaillot, La Colline, Théâtre 13…). Les étudiants ont aussi accès à des infrastructures sportives exceptionnelles en région parisienne avec un stade municipal, un gymnase, des terrains de tennis et une piscine sur le campus même.

Le département de Littérature offre un encadrement privilégié à ses étudiants, dans des groupes de travail aux effectifs réduits, permettant ainsi aux enseignants de suivre au mieux la progression de chacun. La bibliothèque universitaire, située au centre du campus, offre un lieu de travail agréable. Elle possède 270.000 ouvrages et 3000 titres de revues, sans compter les ressources électroniques (le campus est équipé en wi-fi).

A 10 minutes depuis la Gare du Nord, Paris 13 propose des formations littéraires tout à fait équivalentes en qualité et supérieure en encadrement à celles des universités intra muros. La licence ouvre sur des masters de recherche et des masters professionnalisants particulièrement riches et variés, offrant de réels débouchés dans le monde du travail (dont le Master 2 Professionnel Métiers du Texte et de l’Image). A l’issue de votre licence, si vous choisissez le Parcours Arts et Culture, vous bénéficierez donc d’une formation en lettres, arts et culture.

Liens :
La Culture et le service culture à Paris 13
Le sport à Paris 13 et le nouveau gymnase Jackson Richardson
Débouchés en Master MTI Métiers du texte et de l’image
Le Parcours Arts et Culture a bénéficié du soutien du Crédit Mutuel Enseignant de Bobigny

Rencontre avec Annie Ernaux, 15 mars 2016

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Assise sur une chaise, elle est derrière une table. Sur l’estrade, en compagnie d’ Anne Coudreuse. Les cheveux lâchés, légèrement ébouriffés. Les yeux clairs, regardant un court instant l’écran blanc, vide d’images. Un pc portable allumé et un rétroprojecteur en fonction : ils laissent sous-entendre une grande séance animée. Comme chaque mois, Texto, nous invite à rencontrer un auteur depuis 2012 : Maylis de Kerangal, Marc Kober, Nancy Huston,…

L’amphithéâtre se remplit peu à peu. Des étudiants récalcitrants, ambitieux ou curieux. Des enseignants studieux et impatients.

Anne Coudreuse, maître de conférence HDR de littérature française, prend la parole. Le silence s’étend sur l’assemblée. Il y a des présentations d’usage et des formulations de politesse. Annie Ernaux, auteure des Années, son œuvre autobiographique, prend la parole : elle retrace ses origines populaires en évoquant son enfance et son rapport à l’école. Puis, elle aborde sa passion pour l’écriture qu’elle a eu très jeune. Ensuite, elle retrace ses débuts difficiles dans le monde de la littérature : celle-ci ne correspondrait pas au moule ou à la place que l’on donne à une femme dans le milieu de la littérature. Même dans ce domaine, là où la libre pensée devrait être totale, sans distinction de sexe, ce domaine est-il sexiste ? Elle serait discriminée ? Incomprise ?

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Dans ses mains, ses travaux d’écritures, des brouillons de ses œuvres autobiographiques déjà publiées, vendues, lues, critiquées et analysées : ils sont comme des vestiges. Des vestiges d’un passé. Ils sont à la fois intimes et connus.

Vers la fin de la rencontre, les étudiants sont agités et admiratifs. Les uns gardent le silence quand d’autres disparaissent soudainement. La faim reprend ses droits. Les autres, admiratifs, posent des questions à l’auteure.

Salue pour moi le monde !

C’est au Théâtre National de Chaillot que s’est tenue, le mercredi 23 mars 2016, la représentation de Salue pour moi le monde ! Inspiré de Tristan et Isolde, ces deux amants liés par un philtre d’amour qui va les unir jusque dans la mort. En effet, « Tristan est chargé de ramener en Cornouailles Isolde, princesse d’Irlande, qui doit y épouser le roi Mark. Mais la jeune femme se révolte contre ce qu’elle considère comme une trahison de Tristan, qu’elle a jadis soigné et guéri. Par la vertu d’un philtre magique, ils s’éprennent violemment l’un de l’autre. Cette passion inébranlable, qui perdure malgré le mariage en Isolde et le roi, finit par causer la perte des deux amoureux, lorsqu’ils sont surpris par le souverain en pleine nuit d’amour. Dans la bousculade qui s’ensuit, Tristan, blessé, s’enfuit dans ses terres de Bretagne où il agonise en réclamant la présence d’Isolde. » (Résumé proposé sur le fascicule fourni au spectacle par le Théâtre National de Chaillot.)
C’est dans une danse effrénée que l’on retrouve le voyage de Tristan et Isolde, leur nuit et leur mort. La coordination des mouvements des danseurs est époustouflante. La fluidité de leurs mouvements traduit des heures d’entraînements et nous entraîne dans les plus profonds des transports amoureux. Joëlle Bouvier et le Ballet de Grand Théâtre de Genève ont donné vie par la danse à la musique du compositeur Richard Wagner avec succès. Pendant environ 1h25, le spectateur est transporté dans l’histoire de ces deux amants victimes du sort. Bien que certains passages soient lents, la danse ramène le dynamisme dont a besoin la musique pour garder le spectateur captif de la scène qui se déroule devant lui. Les danseurs se portent, se transportent, s’emmêlent, s’enroulent, sautent, s’envolent, certains mouvements reviennent comme un motif, comme un message qu’il tentent de nous faire passer. Les habits changent de couleurs dans ce qui nous semble être un battement de cil, tant la continuité est fluide. Cependant les voiles que constituent les costumes sont traîtres, et les danseurs ne sont pas à l’abri de la faute, le roi Mark en se relevant marche sur son voile, s’arrêtant le temps d’une demi seconde, professionnel, il garde son calme et la scène continue comme si de rien n’était. Isolde est magnifique et est au centre de tous le transports. La beauté du spectacle est jusque dans la mort des personnages qui se retrouvent dans celle-ci. Le spectateur le sent, la fin est proche. Les lumières se rallument. Applaudissements, salut.

Nancy Huston à Paris 13 pour Lignes de Failles (mars 2015)

L’âme philosophique d’un enfant selon Nancy Huston

par Daria Draganchuk, Juliana Gomes Gregolin, Anastasia Gribkova et Tatiana Smirnova (étudiantes du Parcours Art et culture)

Lignes de faille est un roman de Nancy Huston, écrivaine d’origine canadienne mais parisienne d’adoption. Il a reçu le prix Fémina en 2006 et est actuellement mis en scène au Théâtre du Rond-Point à Paris par Catherine Marnas. Huston revient à cette occasion sur son roman-chorale lors d’une rencontre Texto à l’Université Paris 13.

Le roman débute avec un narrateur de six ans, et chaque chapitre est présenté par un enfant d’une autre génération. Le premier personnage est un petit garçon qui s’appelle Sol et sa mère, Tessa, le protège des violences du monde mais aussi du monde. Sol a une haute opinion de lui-même et il est convaincu que Dieu a de grands projets pour lui : « Je sais qu’il a de grands desseins pour moi, sinon il ne m’aurait pas fait naître dans l’Etat le plus riche du monde, doté d’un système d’armement le plus performant, capable d’anéantir l’espèce humaine en un clin d’œil ? ». Mais pourquoi Nancy Huston commence-t-elle son livre avec un personnage, aussi méchant et égoïste ? Sa réponse provient de ses propres observations : « C’est une façon d’éduquer les enfants aux Etats-Unis. On adore les enfants là-bas, en les prenant pour de petites divinités. Comme ça l’enfant s’habitue à se respecter beaucoup lui-même et à connaître sa valeur ». Mais Nancy Huston poursuit et nuance sa réflexion sur la question de l’éducation des enfants, et l’opportunité de leur dire la vérité : «  il est vrai que les enfants posent des questions et que les adultes leur donnent des réponses souvent très contradictoires et fausses. Sol, le personnage le plus contemporain, n’a pas ce problème. Il a réponse à tout.

Le regard d’un écrivain traverse le siècle à hauteur d’enfant.

Ce n’est pas le cas de Kristina, née avant la Seconde Guerre mondiale, qui a toujours cru qu’il y avait un secret dans sa famille : son idée s’est avérée juste quand elle a compris qu’elle avait été adoptée. Elle est alors brutalement passée de l’enfance à l’âge adulte. Sadie, la fille de Kristina, habitait chez ses grands parents pendant son enfance, car sa mère voyageait beaucoup. Sa solitude est telle qu’elle développe une vie intérieure très riche : le monde des enfants est un univers que les adultes ont du mal à comprendre. Ils ont oublié leur propre enfance et Nancy Huston a toujours trouvé blessante l’attitude des parents envers les enfants. C’est aussi la raison pour laquelle elle n’a jamais trouvé ses enfants stupides et qu’elle s’est mise à leur place pour écrire ce roman : « j’ai vu la réalité entre les jambes des adultes pendant tous ces mois où j’ai écrit Lignes de failles, et je pense que je vivais à la merci de géants imprévisibles, parfois violents, qui avaient tous les pouvoirs sur moi ». Elle raconte que cela faisait longtemps qu’elle voulait parler de l’enfance et améliorer la réputation des enfants dans la littérature, surtout par rapport à l’image des enfants que se fait Milan Kundera, par exemple, qui se moque toujours de la manière dont parlent les enfants et des parents qui s’extasient devant eux.

A la question qui lui est posée de savoir si le personnage de Sadie est autobiographique, Nancy Huston répond que les quatre enfants font partie d’elle, pas seulement Sadie. D’après elle, on raconte la vie comme une histoire et celle-ci évolue comme les personnages à différents moments de leur vie. Chaque enfant représente une partie et une période de sa vie : Kristina et sa luminosité, Sol et son égoïsme, Randall et son insécurité. Ligne de failles nous montre que les liens entre les générations peuvent être plus complexes que l’on pense et que le monde des enfants entre bien souvent en contradiction avec celui des adultes. Le mystérieux personnage de Sadie, sans doute le plus proche de Nancy Huston, ne nous montre pas tout ce qui est caché en elle. Cette part de mystère qui caractérise chacun des personnages incite à ne pas juger ce que nous ne comprenons pas chez nos aïeux et à méditer sur les chemins sinueux des histoires familiales.

EMPLOI DU TEMPS SEMESTRE 2 (2014-15)

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Nota bene : les cours siglés PAC font partie du Parcours Arts et Culture mais sont ouverts en option à tous les étudiants de licence de Lettres modernes et de l’UFR LSHS.

Qui est Michel Serres ?

Diplômé de l’école navale et de l’école supérieur en mathématique, Michel serres étudie le comportement des individus dans une société en pleine évolution. Historien de science et agrégé de philosophie, il crée en 1968 avec l’aide de son collègue Michel Foucault, le centre universitaire expérimental de Vincennes. Elu en 1990 à l’académie française au côté d’Edgar Faure, Michel serres connu pour ses réflexions sociologiques, analyse dans son œuvre Petite poucette publié en 2013, le phénomène de mutation des jeunes. Dans un tableau de la société, Serres porte un point de vu optimiste sur l’évolution technologique, en particulier sur le numérique. Lire la suite

La culture face au numérique

La culture numérique dès le plus jeune âge
Au sein de l’école actuellement, on aide les élèves dès le plus jeune à âge à s’adapter au monde numérique actuel. De fait le numérique est devenu une nouvelle discipline qui se met en place très tôt, comme « Outils du web », ou même au primaire où l’on commence à apprendre les bases de Word. Au collège les départements offrent pour l’entrée en 6e un ordinateur portable par personne, tandis que des départements optent pour des tablettes. Ces matières obligatoires sont désormais évaluées, (C2I, B2I etc…), et à l’université on ouvre des parcours Humanités numériques.

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EMPLOI DU TEMPS SEMESTRE 1

EMPLOI DU TEMPS DU PREMIER SEMESTRE

EMPLOI DU TEMPS LICENCE 3 2014-15 Sem. 1

Quelques descriptifs de cours en 2014-2015:

UE Institutions et politiques culturelles (1er semestre)
Anthropologie culturelle

Description
Ce cours, assuré par une anthropologue, présente les grands enjeux de la culture aujourd’hui, tant sur le plan de la sociologie des publics, l’investissement de l’Etat, des collectivités territoriales et locales, mais aussi à l’ère du numérique.

Ce cours ambitionne l’acquisition d’une culture générale en sociologie et anthropologie de la culture. Il se propose de présenter le cadre théorique et les enjeux de l’analyse du domaine des pratiques culturelles. Ces dernières sont entendues comme des activités de consommation ou de participation liées à la vie intellectuelle et artistique ; elles seront abordées, tant à travers l’analyse des principaux domaines d’activité (télévision, lecture, musique, sorties culturelles, pratiques amateurs), qu’en adoptant une focale sur des cas concrets d’études et de recherches, comme Les pratiques culturelles des Français.

Evaluation
Fiche de lecture à partir d’un ouvrage proposé par l’enseignant
1 partiel à mi-étape
1 examen final

Enseignante : Bérénice Waty

UE Démarche et création (1er semestre)
Spectacle vivant

Description
Ce cours a pour but l’acquisition de savoirs fondamentaux sur le spectacle vivant à travers la connaissance des théâtres et des salles de spectacles dans Paris et ses alentours. Il s’articule autour d’analyse de spectacles vivants pour donner les bases et une définition du spectacle vivant. Il s’agit en effet de présenter l’univers du spectacle vivant, les théâtres et grâce à de nombreuses sorties théâtrales, de mettre en œuvre l’expérience de spectateur ou d’acteur de chacun.

Note : les sorties aux spectacles sont gratuites pour les étudiants inscrits dans ce cours.

Bibliographie
Philippe Henri, Spectacle vivant et culture d’aujourd’hui : Une filière artistique à reconfigurerPUG 2009
Daniel Urrutiaguer, Economie et droit du spectacle vivant en France, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2010.

Evaluation
Questionnaire de connaissance professionnelle pendant le cours et ana­ lyse/compte-rendu de type journalistique de quatre « spectacles vivants » (contrôle continu). Questionnaire sur le spectacle vivant (contrôle terminal).

Enseignant : Marc Kober

 

UE Culture littéraire et artistique (1er semestre)
Littérature et cinéma

Thématique de l’année : La Grande Guerre (descriptif à venir…)

Ce cours fait partie du parcours « Arts et culture » mais il est ouvert à tous.

Description
La représentation de la Guerre 14-18 en littérature et au cinéma (plus de détails à venir)

Bibliographie
à venir…

Enseignante : Mireille Brangé

 

UE Culture littéraire et artistique (2e semestre)
Musique et littérature

Description
A partir d’une étude historique et sociologique des univers de la chanson, politique et/ou populaire, et d’analyses d’oeuvres de poètes et/ou de chansonniers (Béranger, Bruant, Couté,…), le cours s’attachera à retracer le développement d’un mode d’expression résistant aux grands paradigmes culturels normatifs du 19e siècle et de la Belle Epoque.

Évaluation
– contrôle continu

Bibliographie
Elisabeth Pillet et Marie-Eve Thérenty (dir.), Presse, chansons et culture orale au 19e siècle. La parole vive au défi de l’ère médiatique, Nouveau monde éditions, 2012

Enseignant : Denis Pernot

UE Droit et Patrimoine (2e semestre)
Histoire des musées : du Palais Royal du Louvre au Guggenheim de Bilbao

Description
La Renaissance est marquée par la figure, alors nouvelle, du collectionneur cultivé réunissant auprès de lui les meilleures productions de l’Antiquité et de son temps. Au cours du XVIIIe siècle, l’idée se diffuse d’ouvrir ces collections à un public de plus en plus large. Le cours retrace cette évolution progressive vers l’institution muséale au XIXe siècle, mais s’intéressera aussi à replacer les musées dans leurs enjeux contemporains depuis la « fièvre des musées » des années 1970, la diversification des collections « méritant » d’entrer au musée, en passant par les défis de la mondialisation.

Bibliographie indicative

Roland SCHAER, L’invention des musées, Découvertes Gallimard – RMN Grand Palais, 2011.
Dominique POULOT, Musée et muséologie, Repères, La découverte, 2005.
–       Une histoire du patrimoine en Occident (18e – 21e siècle), Le nœud gordien, PUF, 2006.
–       Une histoire des musées en France (18e – 20siècle), La découverte, 2008
Roland RECHT, Penser le patrimoine. Mise en scène et mise en ordre de l’art, Essais-Ecrits sur l’art, Hazan, 2008.
André GOB et Noémie DROUGUET, La Muséologie, histoire, développements, enjeux actuels, coll. U, Armand Colin, 2008.
Jean GALARD, Promenade au Louvre, Bouquins, Robert Laffont, 2010.

Enseignante : Magali Nachtergael

UEP Démarche et création (2e semestre) – L’Histoire de l’art vue par les femmes

Description

Ce cours propose une initiation à l’histoire de l’art féministe. Afin de ne pas reproduire le discours établi par le canon traditionnel de l’histoire de l’art, les grands mouvements artistiques de la Renaissance à l’époque moderne seront vus et étudiés du point de vue des femmes. Les premiers textes présentés comme des références en histoire de l’art (Ernst Gombrich, Horst W. Janson) ne comptaient aucune femme artiste sur les dizaines de siècles balayés. Est-ce que cela signifie qu’il n’y a eu aucune grande femme artiste, comme se le demandait l’historienne de l’art Linda Nochlin (1971) ? Nous verrons à travers des textes critiques et quelques études de cas (Artemisia Gentileschi, Lavinia Fontana, Elisabeth Vigée-Lebrun, Berthe Morisot et Mary Cassatt, Louise Bourgeois et les performeuses au 20e siècle), que l’histoire de l’art compte de grands noms féminins occultés par une histoire de l’art jusqu’à récemment écrite uniquement sous un œil masculin (« male gaze », Laura Mulvey, 1975).

Bibliographie indicative

Fabienne DUMONT (ed.), La rébellion du Deuxième Sexe. L’histoire de l’histoire de l’art au crible des théories féministes anglo-américaines (1970-2000), Œuvres en sociétés – Anthologies, Presses du réel, 2011.
Catherine GONNARD et Elisabeth LEBOVICI, Femmes artistes / artistes femmes, Beaux-Arts, Hazan, 2007
Linda NOCHLIN, Femmes, art et pouvoir et autres essais (1971), tr. fr. Oristelle Bonis, Jacqueline Chambon, 1993.
Nancy HELLER, Femmes artistes, tr. fr. Théresa et Christine de Chériseu, Herscher, 1991
Helena RECKITT et Peggy PHELAN, Art et féminisme, Phaidon, 2011.
Tracey WARR et Amelia JONES, Le corps de l’artiste, Phaidon,  2012

Enseignante :  Magali Nachtergael

du PAC au master : Barthes et les arts, Littérature du 21e siècle et de jeunesse

Cette année le master ex SLATEL (désormais LCA Lettres Cultures Arts) propose un parcours recherche qui mène au Master Pro MTI. N’hésitez pas à contacter : nachtergaelAROBASEuniv-paris13.fr pour plus d’informations

Voici les cours disponibles en M1 et M2 recherche :

Semestre 1 –

Culture de l’art contemporain : Barthes et les arts (séminaire LCA dont MTI).

Description

En prévision de l’année Barthes en 2015, l’introduction à la culture de l’art contemporain se fera selon un parcours qui mettra en regard la pensée de Barthes sur l’art mais aussi son influence sur les productions contemporaines et la pensée plastique, visuelle et esthétique à travers des notions comme la mythologie, le neutre, la mathesis singularis ou des formes comme le fragment ou l’assemblage texte et image.

Une partie du séminaire sera consacrée aux outils théoriques : sémiologie, visual studies et relation texte et image.

Des visites dans des musées et expositions d’art moderne et contemporain sont à prévoir.

Bibliographie indicative

Roland Barthes, Mythologies, Seuil, 1957 et l’édition illustrée par Jacqueline Guittard, Seuil, 2010.

Fragments d’un discours amoureux, Seuil, 1977.
La Chambre claire. Note sur la photographie, Gallimard,-Seuil-Cahiers du cinéma, 1980.
Le Neutre. Cours au collège de France (1977 – 1978), présentée par Thomas Clerc, éd. Seuil – IMEC, coll. Traces écrites, Paris, 2002.

Marianne Alphant et Nathalie Léger dir., R/B. Roland Barthes, catalogue de l’exposition du Centre Pompidou, 27 novembre 2002 – 10 mars 2003, éd. Seuil – Centre Pompidou – IMEC, Paris, 2002.
Roland Barthes, Roland Barthes, Le texte et l’image, Jérôme Serri dir. commissaire d’exposition, cat. exp. 7 mai – 3 août 1986, Pavillon des arts-Paris Musées, 1986.

Modalités de contrôle : compte-rendu d’exposition et exposé oral illustré.

Enseignante : Magali Nachtergael

Semestre 2

La littérature au 21e siècle : monde contemporain et « fait littéraire »

(séminaire LCA).

Description

Qu’est-ce que la littérature au 21e siècle ? D’une part, sous la pression du numérique et des écrans, l’économie et l’imaginaire du livre se trouvent modifiés et génèrent paradoxalement des retours à des formes littéraires expérimentales autour de l’objet-livre. D’autre part, le partage de la littérature se déploie au-delà du codex et de la lecture solitaire pour rencontrer un public lors d’événements littéraires, de performances, de lectures publiques voire d’expositions. Voit-on émerger aujourd’hui une nouvelle forme de littérature, une « néo-littérature » contemporaine ? La notion de récit s’en trouve-t-elle modifiée, réactualisée ? Comment la littérature peut-elle se réinscrire dans le champ social et participer à un monde contemporain largement dominé par les cultures de masse mondialisées ?

Ce séminaire portera sur la littérature contemporaine et la notion de « fait littéraire » dans le monde actuel. L’approche sera esthétique, culturelle et dans une certaine mesure, sociologique.

Le séminaire est couplé avec le séminaire de recherche Les Contemporains (Paris 7 Grands Moulins, jeudi 7 mars et 9 avril, 18h-20h) où seront notamment invités Faustin Linyekula (chorégraphe, Congo) et Olivia Rosenthal (écrivaine, France).

Bibliographie indicative

Samuel Archibald, Le texte et la technique : la lecture à l’heure des médias numériques, Montréal, Erres Essais, Le Quartanier, 2009.
Renée Bourassa, Les fictions hypermédiatiques : mondes fictionnels et espaces ludiques, des arts de mémoire au cyberespace, Montréal, Erres Essais, Le Quartanier, 2010.
Yves Citton, Mythocratie. Storytelling et imaginaire de gauche, éd. Amsterdam, 2010
Anne Larue, Fiction, féminisme et postmodernité. Les voies subversives du roman contemporain à grand succès, Perspectives comparatistes, éd. Classiques Garnier, 2010.
Lionel Ruffel dir., Qu’est-ce que le contemporain ?, Nantes, éd. Cécile Defaut, 2010
Dominique Viart, Anthologie de la littérature contemporaine française. Romans et récits depuis 1980, éd. Armand Colin – CNDP, 2010
Cécile de Bary dir., La Fiction aujourd’hui, Itinéraires, littérature, textes, cultures, vol. 1, 2013, L’Harmattan.

Modalités de contrôle : dossier à présenter à l’écrit ou exposé oral sur une œuvre littéraire ou d’art contemporaine liée au monde contemporain (Afrique francophone, Asie, Amériques).

Enseignante : Magali Nachtergael

 

Pierre Huyghe au Centre Georges Pompidou

Pierre Huygue au Centre Pompidou

(Emma Lavigne, commissaire d’exposition – du 25 septembre au 6 janvier 2014)

 

Pierre Huyghe, Untilled (Liegender Frauenakt), 2012, sculpture en béton, ruche, cire, abeilles, 145 x 45 x 75 cm,

Pierre Huyghe, Untilled (Liegender Frauenakt), 2012, sculpture en béton, ruche, cire, abeilles, 145 x 45 x 75 cm

Né à Paris en 1962, lors de l’émergence du mouvement Pop Art et quelques mois après que Christo eut élevé un mur de 240 barils dans la rue de Visconti en réponse au mur de Berlin, Pierre Huygue décida lui aussi d’associer son nom à celui de l’art contemporain… A la sortie de ses études à l’Ecole Nationales Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, il intègre sous le pseudonyme Pirokao le collectif des Frères Ripoulins – qui était alors un groupe d’artistes associé au mouvement du Figuratif Libre et du graffiti.

Après avoir représenté la France à la Biennale de Venise en 2001 où il obtint le prix spécial du jury, après avoir été lauréat du Prix Hugo Boss en 2002 délivré par le Metropolitan Museum of Art de New York, après avoir remporté en 2005 le prix du meilleur artiste français par Beaux Arts magazine, Pierre Huygue investit à juste titre la galerie sud du Musée Nationale d’Art Moderne.

Loquace, le médiateur culturel qui nous accompagne se garde pourtant d’empiéter sur l’environnement sibyllin ménagé par l’artiste. Au vu de l’absence volontaire de cartels, ses explications s’avèrent véritablement appréciables.

Dès notre arrivée, une espèce de sculpture brut et exceptionnellement massive trône, semblable à des vestiges croisant architecture et nature. C’est une œuvre de la sculptrice Parvine Curie dans le cadre du 1% artistique, qui motiva l’inclination de Pierre Huygue dans ce domaine.

Nous sommes par la suite invités à sortir, car l’extérieur est investi – pour la première fois – et notamment par des phénomènes naturels artificiellement générés : la pluie, la brume et la neige. Au fond se trouve allongée, une statue antique sur la tête de laquelle l’on peut distinguer une ruche couverte d’abeille vivantes qui ne manquent pas de nous faire tressaillir, même si la sculpture elle, demeure impassible.

De retour à l’intérieur, le médiateur nous interroge sur une curieuse œuvre au mur. A priori faite de points de peinture formant un petit rond point fleuri, il s’agit en fait d’un travail minutieux de ponçage révélant cercle par cercle la couleur des murs relatifs aux expositions précédentes.

A côté se trouve une oeuvre qui pourrait littéralement illustrer cette citation de Ralph Waldo Emerson « N’allez pas là où le chemin peut mener, allez là où il n’y a pas de chemin et laissez une trace. » La photo en question est celle d’un paysage collinéen traversé par deux chemins. L’un, tel une piste de randonnée est tracé par l’homme dans le but d’arriver à un endroit donné, l’autre est un chemin frayé par l’artiste dans le but de n’arriver nulle part.

Ce paysage naturel est suivit d’une œuvre tout aussi naturelle puisque c’est un trou dans le mur duquel s’échappent quelques fourmis et araignées, à la merci des visiteurs.

La plus grande salle est plafonnée d’un singulier dispositif d’éclairage en damier, à l’aide de deux manette, chacun peut s’affronter, il s’agit apparemment de tracer un chemin lumineux sans croiser celui de son adversaire. Derrière se trouve une patinoire sur laquelle tourbillonne une patineuse agile. Quelqu’un d’ailleurs, l’observe ; c’est un homme masqué d’une imposante tête de perroquet. Il déambule le long de l’exposition en ne prêtant attention qu’aux œuvres qui l’intriguent, manifestement. Ce personnage – ainsi qu’un autre dont le visage est caché par une sorte de livre couvert d’ampoules allumées – sort d’une vidéo de l’artiste, projetée un peu plus loin et faisant appel à la fiction artistique et la mise en abyme.

Soudain retentissent des vrombissement, extrêmement forts et difficilement identifiables. Menés par notre ouïe nous arrivons dans une pièce où est projeté un film capable de raviver toute entomophobie ; c’est le parcours nocturne d’un chien dans un dépôt-casse, lieu naturellement infesté d’insectes dont le bruit est artificiellement multiplié pour atteindre l’amplitude sonore d’un cri humain. Le chien dont il est question, investit justement les lieux durant l’exposition, avec sa patte peinte en rose.

Un peu plus loin, sans grande prétention, quelques feuilles occupent le mur. C’est un contrat véritable dans lequel est stipulé que Pierre Huygue et Philippe Parreno achètent les droits d’un personnage féminin de manga, Ann Lee, auquel ils restituent sa liberté, rendant illégale toute utilisation postérieure de son image par un tiers.

D’autre œuvres attirent mon attention, tel est le cas d’un grand aquarium surplombé par une dalle lumineuse, et dans lequel flotte un gros morceau de roche qui semble léviter tant il paraît lourd. Dans le gravier se baladent quelques limules dont l’espèce remonte à plus de 350 millions d’années ce qui en fait un des être les plus fossiles – en rapport avec la pierre volcanique.

Une autre projection présente un bambi troublé, arpentant un hameau en construction qui faisait autrefois partie de son habitat naturel. Parallèlement, l’artiste capture les dernier instants émouvants des enfants qui quittent les maison dans lesquelles ils ont grandit, avant de venir s’installer dans un nouvel espace de vie…

Pierre Huygue, au travers de ses œuvres, se caractérise comme un grand agitateur. Chambouler le rituel de l’exposition, donner à voir des choses hors contexte, confondre nature et artifice, rapprocher moderne et ancien, animé et inanimé… telles sont les ambitions spirituelles et esthétique de cet artiste fascinant.

par May David

Compte Twitter du Parcours Arts et culture

A partir d’aujourd’hui, il est possible de suivre l’actualité du parcours Arts et culture sur Twitter @PACp13 : alertes pour les cours, annonces culturelles, événements sur le campus, mise en ligne d’articles, sorties, etc.

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à bientôt!

l’équipe du PAC

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